La parabole du Semeur est un récit imagé
où Dieu propose et l’homme dispose, pour le pire… ou le meilleur. Dans l’
Évangile selon Saint Matthieu par exemple, le texte comporte 3 temps.
D’abord, Jésus formule la parabole en elle-même
: un semeur lance des graines. Elles tombent dans toutes sortes d’endroits :
·
Au bord du chemin : les oiseaux les ont
mangées.
·
Dans les endroits rocheux : il n’y avait
pas beaucoup de terre. Les graines ont levé rapidement avant de se dessécher.
·
Dans des épines : les épines ont étouffé
les graines.
·
Dans de la bonne terre : les graines se
sont multipliées par 100, 60 ou 30.
Ensuite, en
réponse à leur question, Jésus explique
à ses disciples pourquoi il s’exprime en paraboles. Cette forme
d’expression s’adresse au plus grand nombre qui peut ainsi appréhender le sens
de la Parole de Dieu. Jésus rappelle d’ailleurs ici à ses disciples la chance
qu’ils ont de pouvoir entendre de sa bouche la Parole de Dieu.
Enfin, Jésus donne les clés de lecture de la
parabole du semeur :
·
Les graines sont la Parole de Dieu.
·
Les graines mangées par les oiseaux au
bord du chemin : c’est le démon (synonyme de Satan, Diable, Accusateur,
Adversaire) qui les a retirées du cœur de celui qui a entendu la Parole de
Dieu.
·
Les graines tombées dans les endroits
rocheux : c’est « l’homme d’un moment » qui accueille la Parole avec joie mais
qui abandonne dès qu’il se trouve confronté à des difficultés.
·
Les graines étouffées par les épines :
ce sont les soucis de la vie quotidienne et l’attrait pour la richesse qui font
passer l’accueil de la Parole après le reste.
·
Les graines qui se développent dans de
la bonne terre : c’est celui qui entend la Parole et la comprend. Il fait le
bien par la mise en pratique dans sa vie de la Parole de Dieu.
La parabole
du Semeur
La parabole du Semeur : le sens du texte
À l’époque du
Christ, les paysans semaient d’abord et labouraient ensuite. Quand on sème avec
cette méthode, quel gaspillage ! Il y a la semence aussitôt mangée par les
oiseaux, celle qui sèche à peine levée, celle qui a bien pris mais se retrouve
vite enfouie par les ronces.
Et pourtant,
malgré tous les échecs, voici une belle récolte : une semence qui donne 100
graines pour 1 semée et même du 30 pour 1, c’était un rendement inouï pour les
paysans de l’époque en Palestine.
A première
vue, l’expérience des semailles semble un échec. Mais en réalité, la récolte
l’emporte de loin sur cet apparent gaspillage. La parabole se polarise sur le
sort des graines alors que l’explication qui vient ensuite s’intéresse
principalement à la qualité des terrains.
Cette
parabole a probablement été prononcée par Jésus à l’adresse de ses proches
disciples lorsqu’il commençait à faire un premier bilan de son activité.
La Parole du Christ a rencontré le cœur
des hommes avec des succès divers :
·
Il y a des échecs patents : le Christ
s’est affronté aux forces du Mal (les esprits mauvais, les scribes et les
pharisiens).
·
Mais il y a aussi l’espoir de la
réussite : elle vient de ses disciples qui se sont mis à croire.
Dans la
version de l’ Évangile de Marc, l’idéal de « la bonne terre », c’est d’entendre
la Parole de Dieu, de l’accueillir et de « produire » au maximum.
Dans celui de
Matthieu, il s’agit d’entendre, de comprendre la Parole, de s’ouvrir et de se
soumettre à ce qu’elle demande de faire et de porter du fruit, chacun à la
mesure de ses capacités. On peut d’ailleurs facilement établir le lien avec la parabole
des talents.
Attention
toutefois à un contresens que l’on commet fréquemment. Une lecture rapide
pourrait laisser penser aux chrétiens qu’il y a ceux qui reçoivent la Parole
(c’est-à-dire eux) et ceux qui s’en détournent (c’est-à-dire les autres). Cette
vision est réductrice… elle manque surtout d’un peu d’ouverture d’esprit.
En effet,
pour ceux qui ont la chance de recevoir la Parole, il y a des jours où ils ne
la méditent pas, où elle les gêne ou encore où elle arrive après toutes les
urgences quotidiennes. Mais à d’autres moments, car ils ont pris le temps de
l’accueillir, cette Parole fructifie et transmet la vie.
La parabole du Semeur : les personnages principaux
Jésus Christ
Jésus-Christ formule la parabole puis en donne le
sens. Il fournit en quelque sorte le mode opératoire qu’il privilégie pour
annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour les hommes.
Les disciples
Les disciples ne sont pas nommés et donc présentés
comme des élèves qui interrogent leur Maître. Ils veulent comprendre pourquoi
Jésus parle en paraboles.
Le semeur
Dans le texte
de la parabole, le semeur c’est
Jésus qui répand largement la Parole de Dieu sans s’occuper de l’endroit où
elle va être reçue.
La parabole du Semeur : la situation géographique
Située à
mi-chemin entre Capharnaüm et Tabgha,
centres majeurs du ministère de Jésus, la crique du Semeur au mont des Béatitudes fut remarquée pour ses
propriétés acoustiques.
L’évangile de
Marc décrit un moment où Jésus, en train d’enseigner une grande foule, monte
dans un bateau sur le lac de Tibériade
pour pouvoir continuer. La tradition fait de cet emplacement l’un des lieux où
le Christ aurait pu enseigner les foules.
La parabole du Semeur : méditation
L’homme est
une terre. Voilà ce que nous dit Jésus. L’homme est un terrain, et ce terrain
doit être ensemencé par la Parole de Dieu. On a l’habitude de penser que
l’homme est celui qui cultive la terre. Non. L’homme est aussi une terre à
cultiver. On a l’habitude de penser que l’homme féconde la femme. Non. L’homme
comme la femme est fécondé par Dieu, par la parole de Dieu, par le Verbe de
Dieu, qui est porteur de vie.
Voilà ce que
tu nous dis, Seigneur Jésus, toi, le Verbe de vie, qui nous donnes cette
parabole du semeur, cette parabole qui est en tête de toutes les autres. Ce
n’est pas sans raison : comment entendre les autres paraboles sans avoir
d’abord entendu celle-ci ? Car dans cette parole, Seigneur, il est question de
la manière dont nous recevons ta parole.
Nous sommes
un terrain où tu as semé la bonne nouvelle de la vie en Dieu, de l’amour de
Dieu. Mais il peut arriver que cette parole soit passée à côté de nous, qu’elle
n’ait même pas été entendue par nos oreilles et encore moins reçue dans notre
cœur. Ou que cette parole ait été vite écoutée et vite oubliée. Ou qu’elle ait
été étouffée par les ronces ou par les mauvaises herbes qui poussent si
vite et qui sont si difficiles à arracher. Mais il peut arriver qu’une parole,
une seule parole venant de toi, ait été vraiment entendue. Alors elle
fructifie, cette parole, elle fait son chemin dans notre cœur, elle peut donner
une orientation décisive à notre vie. Une seule graine, une seule parole
entendue, accueillie, conservée, porte à son tour une multitude de semences.
Thierry BRAC de la PERRIERE
Évêque de Nevers
Évêque de Nevers
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