Mike
s’arrêta sur le sentier avant de pénétrer dans la troisième maison. Un écriteau
planté dans le gazon annonçait la MAISON
DE LA BIOLOGIE. La maison et la pancarte arboraient une seule et même
teinte, comme cela avait été le cas pour les maisons précédentes. Celle-ci
était d’un vert irlandais resplendissant qui se mariait parfaitement aux arbres
et aux parterres luxuriants du voisinage, adouci par la lumière diffuse de la
brunante. Mika savait qu’il allait rencontrer un autre ange avec qui il se
lierait certainement d’amitié. Il passa en revue ce qu’il avait traversé
jusqu’à maintenant et conclut que les deux premières maisons avaient été des
lieux où on l’avait aidé à préparer son voyage. Ce qui l’attendait maintenant
devait être plus substantiel et formateur. Après tout ce qui m’est arrivé
jusqu’à présent, pensa-t-il, ça devrait maintenant devenir plus facile.
Au
moment où il approchait de la maison, un ange vert énorme se présenta sur le
palier et, à l’approche du voyageur, formula la salutation d’usage.
- Salut à toi, Michaël Thomas de
l’Intention pure ! L’ange, que Mike appellerait Vert, bien sûr, était
particulièrement vigoureux et joyeux. Touts les anges lui avaient paru animés,
mais Vert affichait comme une sorte de sourire permanent. Il regarda Mike de la
tête aux pieds.
- Belle épée !
- Salut à toi Ange Vert, répondit Mike
sans se soucier du commentaire de l’ange. Je suis prêt à parier qu’il a dit ça
seulement pour me faire oublier que je dois transporter un objet si saugrenu
dans ma quête spirituelle, pensa Mike.
- Non, répliqua l’Ange, qui avait lu les
pensées de Michaël, Les épées ne sont pas toutes aussi grandioses que la
tienne. Je le sais. J’en vois régulièrement.
- Quelle est différence ?
- Nous t’avons donné un nom approprié,
Michaël. Ton intention est vraiment pure et ton cœur résonne encore de ta
quête. Tes outils reflètent par conséquent ce que ceux de mon groupe peuvent
percevoir. Si tu veux bien te donner la peine d’entrer.
Mika
suivit Vert dans la maison, poursuivant la conversation.
- Suis-je pour cela différent, spécial,
meilleur ?
- Ça te donne un potentiel immense,
Michaël ! Rappelle-toi qu’en tant qu’être humain, tu as la possibilité de
choisir. Nous ne notons pas les humains et ne les divisions pas en catégories.
Nous voyons chacun d’entre vous en fonction d’un degré de potentiel
d’énergie.
- Potentiel pour quoi ?
- Pour changer !
- Pour quelle raison ?
L’ANGE
Vert s’arrêta pour faire face à Mike. Ils venaient de traverser une série de
petites pièces vertes et se trouvaient maintenant dans l’entrée de ce qui
semblait être l’appartement temporaire de Mike. Dans un langage doux et
empreint d’une incroyable patience et de respect à l’égard de l’être humain qui
se tenait devant lui, l’ange lui dit :
- Pourquoi es-tu ici, Michaël Thomas
?
- Pour retourner chez moi, déclara
rapidement et honnêtement Mike.
- Et que dois-tu faire pour ça ? L’entité
lui offrait l’occasion de définir sa situation actuelle.
- Franchir la route des sept
maisons.
- Et ? Vert voulait qu’il lui en dise
davantage.
- Devenir un être aux dimensions
différentes. Mike répétait gauchement les paroles d’Orange. Vert laissa voir un
large sourire et dit :
- Un jour, Michaël de l’Intention pure,
tu comprendras certains des concepts que tu énonces maintenant. Orange te
l’a-t-il dit ? Mike savait que son jeu avait été découvert.
- Oui, il l’a fait. Je ne comprends pas
encore tout.
- Je sais, dit le grand Vert d’un ton
moqueur. Pour en revenir à la question, comment te prépares-tu à rentrer chez
toi ?
- Je change ! déclara Mike d’un ton
triomphant.
- Pourquoi ? questionna l’Ange Vert. Ils
avaient fait le tour de la question et Mike devait exprimer son opinion.
- Je ne peux y arriver sans change ?
risque Mike.
- Voilà ! Le chemin du retour présente
diverses voies, mon ami. D’abord, il faut l’intention ; ensuite, la
préparation. Ces étapes sont toujours suivies de la découverte de soi et de la
réalisation selon laquelle les transformations à subir sont nécessaires pour
atteindre un but. Mais, tu sens déjà tout ça. Une autre étape consiste à examiner
le fonctionnement des choses pour s’adapter à la vision d’ensemble. L’ouverture
de la porte qui permet d’entrer chez soi est l’équivalent d’une remise de
diplôme. Il n’y a rien de comparable.
C’était
la première fois qu’un ange parlait du but et de l’étape finale. Mike en était
tout agité.
- A quoi dois-je m’attendre ? C’est ce
qui l’intéressait le plus : l’étape finale, ce qu’il trouverait en rentrant
chez lui.
- Quand tu l’as demandé, tu l’as défini,
répondit Vert.
- Quand ?
- Quant u as demandé à faire ce voyage,
au début.
Mike
se rappela tout à coup la conversation avec le grand ange sans visage, où tout
avait démarré, lorsqu’il lui avait demandé de décrire le but.
- Tu es au courant ? demande Mike,
surpris.
- Nous faisons tous partie de la même
famille, Michaël. Vert se glissa dans la pièce où Mike devait loger. Voilà qui
doit te sembler familier, n’est-ce pas ?
Mike
jeta un coup d’œil autour de lui. La pièce ressemblait aux autres chambres qu’il
avait occupées. Elle invitait au repos et au sommeil. L’odeur du repas qui
l’attendait dans la pièce attenant chatouillait ses narines.
- Nous avons prévu des vêtements de
rechange pour toi cette fois-ci, dit l’ange en indiquant le placard.
Mike
se rendit soudain compte qu’il devait offrir une image terrible, le sang et la
boue ayant séché sur ses vêtements déchirés. La violente tempête qu’il avait
essuyée avait laissé des traces. Il se tourna vers le placard. Des vêtements de
voyage à sa taille et un confortable peignoir vert s’offraient. Il se tourna
pour demander à Vert comment on avait su sa taille, mais celui-ci avait
disparu. Mike sourit et dit à haute vois, sachant que Vert l’entendrait :
- Bonne nuit, mon ami angélique vert. A
demain !
Michaël
mangea et dormit profondément jusqu’à cinq heures du matin, mais il fit un
cauchemar. Il revit l’horrible créature sombre qui se rapprochait de lui durant
la tempête. Il ressentit à nouveau la menace d’une fin qui pesait sur lui et il
en fut terrifié. Il se réveilla brusquement, en sueur. Vert était là, au pied
de son lit !
- Tu es prêt ?
- Vous ne dormez donc jamais ?
- Bien sûr que non !
- Le jour n’est même pas encore levé.
Mike ressentait l’épuisement relié au manque de sommeil et au rêve
terrifiant.
- Il faudra que tu t’habitues à la
Maison de la biologie, Michaël Thomas. Vert souriait sans bouger. Je serai ici
tous les matins à 5 h 30 pour le début de ton enseignement. Avant que
nous ayons terminé, tu sauras tout des étapes du sommeil, de l’énergie
biologique et des mauvais rêves.
- Tu connais mes rêves ? demanda
Mike.
- Michaël, tu ne comprends pas encore
notre relation avec toi. Nous savons tout de toi et nous honorons hautement ton
fonctionnement. Vert recula légèrement et fit signe à Mike de se préparer à le
suivre. Mike se sentait plutôt mal à l’aise.
- Vert, je suis complètement nu.
- C’est ainsi que tu commenceras la
leçon, Michaël. Ne soit pas timide. Enfile le peignoir vert qui est dans le
placard.
Mike
obéit et passa dans l’autre pièce pour prendre son petit déjeuner. Vert ne le
quittait pas d’une semelle. Il s’assit près de lui et le regarda manger sans
prononcer une seule parole. C’était la première fois qu’une entité angélique
l’observait de si près. Il y avait quelque chose de différent. Après le repas,
Vert conduisit Mike dans une pièce particulière. Les autres maisons étaient
énormes et leurs pièces, immenses avec des plafonds très élevés. Celle-ci, par
contre, offrait de petites pièces et presque tout l’enseignement se fit dans
une seule d’entre elles. Vert commença sur le champ.
- Michaël Thomas de l’Intention pure,
montre-moi ton illumination.
- Je ne comprends pas, dit Mike.
- Où est ton intention pure ? Où est ton
amour ? Où est la partie de toi qui connaît Dieu ? Résolu, Vert poursuivit :
« Aller, montre-moi la partie de ta biologie qui possède ces
attributs ».
Mike
n’avait pas à réfléchir longuement à la question. Il comprenait que l’ange vert
voulait qu’il lui montre où se situaient ces valeurs dans son corps
humain.
- Il y en a ici, dit-il en pointant son
front, d’autres là, en plaçant la paume de sa main sur sa poitrine. C’est là
que je ressens ce que tu me demandes.
- Faux ! dit vert d’une voix
assourdissante qui étonna Mike. Tu veux essayer encore ?
Michaël
pointa lentement diverses parties de son corps, demandant chaque fois à Vert si
c’était ici ou là. Vert répondait inlassablement
par la négative.
- Je n’en sais rien alors, finit par
avouer Mike, presque exaspéré, après avoir pratiquement fait le tour de toutes
les parties de son corps. Où est-ce ?
- Je vais te raconter une blague.
Ensuite, tu pourras essayer de nouveau.
Mike
trouvait la situation très amusante. Il était là, en compagnie d’un ange, sur
une terre d’un genre qu’il n’avait pas connu dans sa vie précédente, et voilà
que l’entité s’apprêtait à lui raconter une blague ! Qui l’eut cru ? Quel
endroit étonnant !
- Il était une fois un homme qui se
sentait illuminé, dit Vert en s’amusant vraiment à l’idée de raconter son
histoire. Sentant qu’il avait atteint un degré d’illumination lui permettant de
poursuivre sa route, il décida de prendre un taxi.
L'Ange Vert
s’arrêta, en souriant. Mike aurait dû réagir devant l’utilisation du mot taxi
par un ange. Mais il n’accorda pas ce plaisir à Vert et n’exprima aucunement
l’envie de rire qui le tenaillait. Il grimaça tout de même un peu. Et Vert
poursuivit son histoire.
- Ayant trouvé le taxi qu’il cherchait,
l’homme glissa sa tête par la fenêtre entrouverte et dit au chauffeur ;
« Je suis prêt, allons-y ! » Le chauffeur obéit et partit aussitôt à
vive allure dans la direction indiquée, n’emportant que la tête de l’homme dans
la voiture ! Le visage impassible, Mike pencha la tête sur le côté en ayant
l’air de dire ; « Et après ? » Vert conclut son histoire :
- Béni soit celui qui installe tout son
corps dans le taxi avant de dire qu’il est prêt à partir ! Vert était fier de
son histoire, malgré le manque de réaction de Mike, et savoura le silence qui
suivit.
- Quel affreux blagueur tu fais !
s’exclama Michaël en retenant à peine son envie de ‘esclaffer. Alors, ta blague
signifie quoi au juste ?
- Michaël Thomas de l’Intention pure,
chaque cellule de ton corps enferme une conscience qui connaît Dieu. Chaque
cellule dispose d’un potentiel d’illumination, d’amour et de changement
vibratoire. Laisse-moi te montrer. Au même instant, Vert posa un geste qui
consterna Mike. Il s’approcha sans crier gare et, à la vitesse de l’éclair, lui
écrase l’orteil avec son pied !
- Hé ! protesta Mike devant cette
violation de confiance. Qu’est-ce qui te prend ?
Son
orteil brûlait et il tenta de le masser pour atténuer la douleur tout en
sautillant sur le plancher. « ça fait mal ! » hurla Mike à
l’intention de Vert. Son orteil vira au rouge puis au noir. « C’est
atroce. Je crois qu’il est fracturé ».
- Qu’est-ce qui est douloureux, Michaël
? demanda Vert, comme si de rien n’était en regardant Mike s’agiter dans la
pièce et grimacer de douleur.
- Mon orteil, espèce de sadique ! Mike
ne savait plus ce qu’il disait ; il était en colère. Mais sa colère
n’atteignait pas Vert qui se rapprocha.
- N’approche pas ! lui lança Mike en se
protégeant de ses mains. Je n’ai plus envie de massage angélique ni de thérapie
de l’âme. Reste où tu es !
- Qu’est-ce qui te fait mal ? demanda
Vert encore une fois. Ce n’est pas ton orteil.
- Ah non ? rétorqua Mike, s’installant
sur le plancher en position de lotus, soufflant sur son pied et parvenant à
peine à garder son équilibre. « Alors, dis-moi ce qui fait mal, ô sainte
verdure ! »
La
« verdure » demeura indifférente au sarcasme de Mike.
- NOUS avons mal, dit l’ange. Chaque
cellule de notre corps ressent ton inconfort actuel. Dis-le Michaël :
« NOUS AVONS MAL » Mike obéit.
- NOUS avons mal, réussit-il à prononcer
sans trop d’enthousiasme.
- Accordes-tu la permission d’une
guérison ? demanda Vert.
- Oui, répondit Mike, se montrant tout à
coup intéressé.
- Exprime ta permission.
- Je te donne la permission de guérir
mon orteil, dit Mike.
- FAUX ! énonça Vert d’une voix forte. Mike
n’avait pas besoin d’une carte pour comprendre qu’il avait mal répondu. Il
essaya encore.
- Je te donne la permission de guérir…
euh … je veux dire NOUS.
Vert
n’était toujours pas satisfait de la réponse et le lui dit :
- Michaël, donne la permission à
l’événement, pas à MOI.
Mike
réfléchit avant de reformuler sa phrase.
- J’autorise la guérison. NOUS avons mal
et NOUS allons tous en bénéficier.
- Voilà ! dit Vert d’un ton réjoui et en
frappant des mains. Tu as réussi, Michaël Thomas de l’Intention pure ! Tu as
guéri ton orteil !
L’orteil
de Mike cessa sur le champ de le faire souffrir. La rougeur prit une teinte
toute rosée, et son corps entier se sentit soulagé. Vert s’approcha de lui et
celle fois-ci, Mike ne lui demanda pas de garder ses distances.
- Michael, sais-tu ce qui vient de se
produire ? demanda Vert d’une vois douce et gentille.
- Je pense que oui, mais j’ai besoin que
tu le précises. Mike avait été affaibli par cette leçon ; la douleur l’avait
épuisé. Vert poursuivit.
- Jamais plus je ne te ferai souffrir,
mon cher ami. Je te le promets. A partir de maintenant, ton apprentissage ne se
fera pas dans la douleur. Ce que tu viens d’apprendre est ceci : la douleur
d’une partie affecte l’ensemble. C’était une expérience collective. Tu te sens
fatigué n’est-ce pas ? Si l’expérience avait seulement mis ton orteil en cause,
pourquoi donc est-ce que ton comportement entier a-t-il été atteint ? Pourquoi
étais-tu en colère ? Est-ce ton orteil qui m’a crié après ? Non. C’est ton
corps tout entier. Ton orteil expérimentait la douleur, mais ton être entier y
a participé. L’orteil était la source du problème, mais je te jure que toutes
tes cellules étaient au courant ! Le même phénomène existe, qu’il soit question
de joie, de plaisir, de passion oud e vérité. Chaque cellules ressent tout et
est consciente de l’ensemble de la situation. Vert fit une pause pour bien
marquer le reste de ses paroles : « Il en va de même de l’illumination spirituelle
et de la quête divine ».
- Bon, alors où se situe exactement mon
illumination ? Mike souhaitait une réponse claire, sans blague ni blessure à
l’orteil.
- Elle est répartie également dans
chaque cellule de ton corps, Michaël Thomas. Chaque cellule est consciente du
tout. Chaque cellule connaît tout de l’autre. Chacune prend part à la vibration
de l’être humain dans sa totalité. Vert finit une autre pause et se retourna
pour faire face à Mike. « Pendant ton séjour ici, tu apprendra les caractéristiques
de l’élévation vibratoire. Avant que nous commencions, tu dois te percevoir
comme un groupe de cellules qui savent tout, et non comme un ensemble de
parties détachées. »
- Je pense que je peux y arriver, dit
Mike avec une intention ardente.
- Moi aussi ! Vert montrait un sourire
éclatant. Il se leva : « es-tu prêt ? » Encore marqué par l’incident
de l’orteil, Mike eut un mouvement involontaire vers son pied, mais répondit
:
- Tout à fait.
Les
heures suivantes s’écoulèrent dans l’apprentissage de l’anatomie humaine et de
la santé. Ce n’était pas une formation médicale, mais plutôt tune série de
conseils pratiques sur le mode de vie et la santé. L’information transmise
semblait inépuisable. Vert lui parla d’alimentation, de façons d’acquérir de
l’énergie, du rôle et du moment propice pour pratiquer certains exercices, et
surtout, de reconnaître le moment idéal de s’y adonner. Tout au long de
l’enseignement, Vert s’assurait que Mike saisissait bien le NOUS de son être.
Mike commençait à penser qu’on ne lui permettrait plus d’avoir des parties, et
Vert approuvait.
Michaël
dormit très profondément cette nui-là, sans cauchemar. Le lendemain matin, Vert
était déjà là, au pied de son lit, et resta près de lui pendant le petit
déjeuner. Il en profita pour lui donner des explications sur la nourriture
qu’il avalait. Il ne semblait pas se préoccuper de ce que Mike choisissait,
lui expliquant tout ce qui
se trouvait sur la table pendant que Mike se régalait en essayant de retenir
tout ce qu’on lui apprenait.
Dans
les jours qui suivirent, Mike entreprit un programme d’exercices. Certains
jours, Vert lui ordonnait de revêtir son armure pour ne pas qu’il en oublie la
sensation. C’était les jours que Mike préférait. Il comprit que son épée, son
bouclier et son armure lui avaient manqué lorsqu’il s’en revêtit de
nouveau.
Ange Vert
enseigna à Mike l’équilibre naturel du corps, le rôle de la nourriture, des plantes, des herbes.
Mike s’émerveillait devant le travail ordonné des cellules, comme si elles
savaient quelque chose qu’il ignorait. C’était étonnant ! Vert lui expliqua
qu’il existait une polarité magnétique subtile pour chaque organe et chaque
cellule. Les cellules étaient « au courant » et travaillaient à réaliser
un équilibre parfait. Lorsqu’elles étaient en équilibre, les cellules pouvaient
se régénérer et Mike comprit de quelle façon le corps parvenait à se renouveler
constamment. Un jour, il posa à Vert une question plutôt amusante :
- Mes cellules, je veux dire NOUS, sont
très habiles à équilibrer la biologie. Comment se fait-il que moi, je sois
ignorant du processus ? Puis-je améliorer la situation ? Mon esprit n’a pas la
connaissance que les cellules possèdent. Quel est mon rôle en tant que Mike
?
- Question très intéressante, Michaël
Thomas de l’Intention pure !
Vert avait insisté sur intention pure et Mike savait où il voulait en venir. L’Ange
Vert poursuivit :
« Ton corps a seulement besoin que tu lui
fournisses ce qu’il lui fait, que tu l’entoures de sagesse et que tu t’en
occupes, et il fera le reste. Jusqu’à maintenant, tu as appris à lui procurer
le confort, à bien le nourrir et à lui assurer de l’exercice. Ton système n’a
pas besoin d’autre chose. Mais il est temps que tu comprennes le rôle de ton
esprit. Car il ya quelque chose que tu dois fournir à ton corps qu’il ne
pourrait acquérir sans toi. Sais-tu de quoi il s’agit ?
Mike
croyait le savoir.
- Oui, je sais. Mike se sentait en forme
comme il ne l’avait jamais été. Sa nudité ne le gênait pas, encore moins en
présence de Vert, qui lui fit part des changements qu’il avait remarqués chez
lui. Le comportement de Vert se rapprochait à la fois de celui d’un père et
d’un entraîneur de champion mondial. « Il est temps que je fasse un
choix », lâcha Mike. Vert faillit exploser de joie.
- C’est la première fois qu’un humain
fait cette prise de conscience si vite.
Mike
comprit qu’il avait enfin énoncé quelque chose de bien, et la réaction de Vert
l’enchantait. La présence angélique se rua dans la pièce, démontrant pour la
première fois sa capacité de défier la gravité et de change de forme. Mike
aurait pu être effrayé, mais le spectacle ne s’adressait qu’à lui. Vert
retrouva son calme et se planta devant Mike. Il avait retrouvé son apparence
habituelle, mais son regard demeurait complètement ébahi. Le visage orné d’un
large sourire, il dit :
- Michaël Thomas de l’Intention pure,
que choisis-tu ?
- Je choisis d’utiliser les nouveaux
présents de l’Esprit et d’élever ma vibration.
Encore
une fois, Mike était conscient de s’être exprimé correctement. Vers recula de
quelques pas, comme pour permettre à la sagesse croissante de Mike de mieux se
répondre. Vert était de toute évidence impressionné.
- Qu’il en soit ainsi à partir de
maintenant, Michaël Thomas, s’exclama Vert. Tu as bien compris. Tes cellules
sont incapables d’utiliser l’aspect de Dieu que tu portes en toi et qui a le
pouvoir de choisir de s’illuminer. Seul ton esprit peut faire ce choix et, malgré
cela, chaque cellule saura que tu as accordé ta permission. Quand ton orteil te
faisait souffrir, ton esprit le savait. Alors, quand tu demanderas une
vibration plus élevée, ton orteil le saura. Le NOUS en toi est en fête à
l’instant même, Michaël. Toutes tes cellules savent qu’elle intention tu as
exprimée. Tu dois aller te reposer maintenant.
La
journée avait été merveilleuse, et la compréhension spirituelle de Mike
s’intensifiait. Il avait accompli quelque chose hors de l’ordinaire. En le
conduisant à sa chambre, Vert lui expliqua qu’il avait exprimé l’intention
d’une poursuite sacrée, la première demande d’une longue série à venir. Chaque
fois qu’il devrait s’élever à un autre niveau, sa biologie devrait être
équilibrée et il devrait en accorder la permission. La fierté que Vert
ressentait à l’égard de Mike le poussait à le traiter avec un respect plus
profond encore. Lorsqu’ils arrivèrent à la porte de la chambre, Vert demanda à
Mike de le regarder en face.
- Michaël Thomas de l’Intention pure,
j’ai l’habitude de me retirer maintenant et de revenir le lendemain matin. Tu
connais l’horaire. Je suis ici pour te dire que je t’aime tendrement. Les
attributs du changement de vibration comportent des conséquences avec
lesquelles tu dois te familiariser. Je t’ai assuré que je ne te blesserai pas,
et je tiendrai ma promesse. Tout ce qui se déroulera dorénavant suivra le
rythme de ton choix. Toute blessure que tu ressentiras dépendra de toi. Plus
rien ne sera désormais semblable. Ce soir, tu t’endormiras en tant qu’humain
que tu connais mais, au réveil, tu seras différent et tu s toutes les
caractéristiques de ta nouvelle vibration.
Vert
fixa longuement Mike, et ce dernier se sentit honoré par tant d’attention. Il
savait que l’instant était différent et il eut envie de demander des précisons
à Vert. Qu’est-ce qui est différent ? Le saurai-je demain ? Qu’apprendrai-je
demain ? Dis-le moi maintenant !
Mais
il n’en fit rien et Vert prétendit ne pas entendre. Il recula lentement pour
sortir de la chambre, ce qu’il ne faisait pas habituellement. Quelque chose se
transformait, et Mike ressentait une certaine menace. Il s’adressa aux
murs.
- Je suppose que je dois m’attendre à
une transition frappante avant d’arriver chez moi. Peut-être même vais-je
devenir un ange avant d’y arriver ! Et si je prenais aussi une couleur
particulière !
Le
simple fait d’imaginer tout cela le faisait presque rire et il s’attendait à
une riposte de la part d’un ange, mais il n’entendit que le silence. Un
changement s’opérait déjà à l’intérieur de lui. Il sentit une vibration au
creux de l’estomac et frissonna. Il savait qu’il était temps de se mettre au
lit.
Il
dormit mal et souhaita se retourner vte à 5 h 30 car Vert lui manquait. Il ne
se sentait pas en sécurité. Chaque fois qu’il s’endormait, le même rêve lui
venait à l’esprit. L’horrible forme se présentait devant lui, le fixant
intensément et, chaque fois, l’attrapait et le détruisait. Il perdait tous ses
membres, se réveillait en sueur et angoissé, entendait ses propres cris, qui
cessaient subitement, et puis c’était le silence total. Il se rendormait pour
recommencer le même rêve de nouveau. Combien de fois pourrait-il être tué ?
Cinq ou six ? C’était interminable. Sa mort se répétait inlassablement avec à l’occasion,
de légères variantes. Le rêve se clarifiait peu à peu. Finalement, n’en pouvant
plus, il se mit à pleurer. Le manège se poursuivit, et il constata qu’il
déversait son âme entière sur l’oreiller. Il ne se rappelait pas avoir été
autant désespéré de toute sa vie. Même la mort de ses parents ne l’avait pas si
ébranlé. Il pleura à chaudes larmes, se mit à gémir ; il avait perdu toute
maîtrise de lui-même.
Il
pleura sur lui-même et sur ses parents. Il pleura son amour perdu et les
occasions qu’il avait ratées. Il sentait que l’entité négative l’avait tué, et
il pleura finalement sa propre mort. Il se tordait de désespoir. Son corps se
convulsait dans des sensations de douleur qu’il analysait et combattait.
Michaël
finit par s’assoupir d’épuisement pendant quelques heures avant le petit matin.
Quelque chose n’allait pas. Le soleil était déjà levé. Où était Vert ? Pourquoi
l’avait-on laissé dormir ? Mike se leva et ressentit une douleur au ventre
après sa nuit si agitée par les pleurs. Il devait se tenir les côtes.
- Oh ! Que NOUS souffrons !
s’entendit-il dire à son corps.
Il
se dirigea vers la pièce où ses repas lui étaient habituellement servis. On n’y
avait pas laissé de nourriture. Il revêtit son peignoir vert et partir à la
recherche de Vert. Il constata que les pièces qu’il connaissait bien semblaient
tourner au brun et se demanda si ce n’était pas l’effet de la lumière. Il avait
d’ailleurs l’impression qu’elle faiblissait. Où est Vert ? Qu’est-ce qui se passe
?
- Ange Vert, où es-tu ? Il n’obtint pas
de réponse.
Mike
fit le tour de la maison, amis ne trouva l’ange nulle part. Puis, fatigué et
affamé, il s’installa dans la pièce où Vert lui avait donné son enseignement.
Perplexe, il sentit une sorte de noirceur l’envahir, ce qu’il n’avait pas
expérimenté depuis le début de son voyage. Mais ce sentiment lui était familier
; c’était la dépression qu’il avait connue pendant si longtemps à Los
Angeles.
- Qu’est-ce qui se passe ? se
demanda-t-il à haute vois. Seul un silence l’entourait. « Où sont-ils
passés ? Bleu ? Orange ? Vert ? Hé ! J’ai besoin de vous ! »
Silence.
Il
constatait que la dépression l’envahissait toujours. Il ne fallut pas longtemps
avant qu’il se retrouve dans un état où plus rien ni personne ne l’intéressait.
Mais il refusa la situation.
- Bon, d’accord. Si vous ne voulez pas
m’aider, j’emprunterai la voie difficile.
Ne
sachant pas trop ce qu’il entendait exactement par là, Mike ne cherchait qu’à
produire une réaction quelconque. Il retourna à sa chambre et, en ouvrant le
placard, se rappela la carte. Peut-être lui donnerait-elle quelque indication.
Elle l’avait toujours fait lorsque ça ne tournait pas rond sur cette étrange
terre spirituelle. Il retrouva le parchemin et s’empressa de le dérouler. Il ne
s’attendait absolument pas à ce qu’il vit. Tout à fait sceptique, il déposa la
carte, se remit au lit vêtu de son peignoir et s’abrita sous les ouvertures. Il
était une heure. Quelle importance. Mike fixait intensément les murs.
Sur
le parchemin, là où se trouvait habituellement le VOUS ETES ICI, il n’avait trouvé
que le néant, rien, aucun signe. La carte ne fonctionnait plus. Elle était
dépourvue de sa magie.
La
forme verte avait-elle réussi à se glisser dans la maison et à le tuer au cours
de la nuit ? Avait-il rêvé ou connu la réalité dans son sommeil ? La sombre
silhouette avait-elle aussi tué les anges ?
Comment
était-ce possible ? Michaël se battait contre la dépression et les ténèbres. Il
essayait de comprendre et fouillait son esprit pour se rappeler le moindre
petit élément transmis par Vert pouvant expliquer ce qui se passait. Dans le
brouillard de sa conscience, Mike se rappela les propos de vert : « Toute
la souffrance que tu connaîtras dorénavant sera créée par toi. Rien ne sera
plus pareil désormais. Je t’aime tendrement ». Etait-ce là des paroles
d’adieux ? Mike se rappela cette phrase prononcée par le Grand Ange blanc au
début : « Les apparences sont parfois trompeuses… » Il devait
s’accrocher. Mike croyait en Dieu, et tout ceci n’était qu’un jeu, qu’un test
!
Mike
fit la seule chose qui lui semblait sensée. Il se leva et revêtit son armure.
Elle n’était plus aussi confortable. Elle lui paraissait plus lourde que dans
ses souvenirs, et l’épée restait encombrante. Peu importe. Il l’arbora
fièrement et s’exprima à haute voix.
- Rien ne vaincra mon esprit. J’exige la
victoire contre ma dépression !
Rien.
Silence. Paroles vides. Aucun sentiment d’amour ou de gloire ni de sensation
d’être protégé par qui ou quoi que ce soit. Cette terre était complètement
vide. Michaël Thomas était seul. Mike luttait sans relâche pour conserver tous
ses esprits. Il était décidé à ne pas céder ! Il se rendit dans la salle
d’enseignement et s’installa, vêtu de son armure, dans le fauteuil de l’élève.
Il y resta jusqu’au coucher du soleil, en attente, dans le silence absolu d’une
terre dépourvue de la moindre sonorité. Il demeura alerte tout ce temps, ne
sachant trop à quoi s’attendre, mais il ne s’abandonnerait pas aux ténèbres
de la dépression qu’il avait su vaincre une fois déjà avant de pénétrer sur
cette terre merveilleuse.
Puis,
la pièce s’assombrit, et il s’assoupit. Cette fois son sommeil ne fut pas
agité. Mike commençait à établir la paix où elle ne s’était jamais située. Il
développait graduellement le pouvoir de le faire. Pendant son sommeil, son épée
oscillait doucement, chantait, en réponse à la nouvelle vibration de l’être
humain unique qui la possédait. Michaël Thomas n’était pas conscient du
phénomène. Son bouclier luisait légèrement, en réponse à de nouvelles
directives émanant d’une biologie en transformation. Mike n’était pas conscient
de cela non plus. Son armure le tenait au chaud, en réponse à des directives
spirituelles provenant d’une source nouvellement éveillée dans son ADN. Michaël
Thomas n’était pas non plus conscient de cela. Toutes les cellules de son corps
étaient en pleine transformation et la métamorphose était presque achevée. Mike
dormit très bien.
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