mardi 9 août 2016

Discussion entre M. THOMAS de RETOUR SUR TERRE après une N.D.E



Mike ouvrit les yeux. Il sut immédiatement où il se trouvait. Il était de retour sur la terre, là où tout avait commencé. Les tubes fluorescents qui éclairaient la salle des urgences d’une forte lumière aseptisée firent grimacer Mike et le forcèrent à fermer les yeux. La pièce était fraîche et Mike souhaita avoir une couverture. Le préposé aux soins en amena une, comme s’il avait entendu la demande muette de Mike. Puis, il ressortit. 

-       Tu nous as perdu de vue pendant quelque temps, mon ami, dit le voisin, se sentant un peu mal à l’aise de ne pas connaître le nom de Mike. Ils t’ont recousu la tête. N’essaie pas de parler. 

Le voisin tapota nerveusement sur la poitrine de Mickael avant de se retirer dans la grande salle. Mike se retrouva seul. La tête lui tournait au souvenir de tout ce qui s’était passé. Ce n’était qu’un rêve. La vilaine créature qu’il avait combattue avait bien raison. Il avait été sur la terre tout ce temps, dans un lit d’hôpital, en plein coma, et toutes ces expériences connues n’étaient pas réelles. Mike avait l’impression qu’l allait vomir de nouveau, cette fois-ci à cause de la réalité de la situation. Il était de retour. Il n’avait vécu qu’un rêve illusoire et la terre des anges correspondait à la réalité décrite par l’entité négative –un conte de fées !

Il ne s’était vraiment rien passé et Mike était toujours à l’hôpital. Tout ce qu’il avait vu et tout ce qu’on lui avait appris n’avais ni substance ni fondement. Il referma les yeux ; il aurait voulu mourir. 

L’infirmière-chef s’approcha de son lit et se pencha au-dessus de lui. Il sentait son parfum léger dominant l’odeur des désinfectants. Elle examina le pansement sur sa tête et le touche légèrement. 

-       M.Thomas, êtes-vous éveillés ? 

-       Oui, dit-il d’une voix faible et déprimée. 

-       Vous pouvez partir. Nous avons soigné votre blessure et vous êtes guéri. Vous pouvez quitter l’hôpital. Mike sut qu’il y avait quelque chose de différent. 

-       Ma mâchoire, ma gorge ? 

-       Elles n’ont pas été touchées. Y a-t-il quelque chose que nous n’avons pas vu ?

Mike bougea la mâchoire et passa la main sur son cou devant le regard inquiet de l’infirmière. Tout avait l’air en ordre. 

-       Non, je suppose que j’ai rêvé. Mike était de retour dans la réalité. A tel point qu’il demanda à l’infirmière : « Depuis combien de temps suis-je ici ? » 

-       Environ trois heures, M.Thomas. 

-       Et la facture ? 

-       Elle est couverte par un règlement quelconque provenant de votre assurance-habitation. Vous aurez des papiers à signer, mais rien à payer. 

-       Merci ! 

L’infirmière disparut derrière le rideau et Mike se retrouva de nouveau seul. Il y avait quelque chose de curieux. Même si, à ses yeux, l’événement semblait s’être produit deux mois auparavant au moins, Mike se rappelait que l’assaillant lui avait écrasé la gorge. Il avait subi des blessures avant sa vision ou son rêve ; vision ou rêve, ça n’avait certainement rien changé à cela. Et voilà que non seulement il n’avait pas de blessure à la gorge, mais aucune à la mâchoire. Rêvait-il encore ?

 Mike ressentait un besoin pressant d’aller à la salle de toilettes ! C’était vraiment le retour à la réalité, celle qu’il connaissait comme être humain. Mike se leva, sans tenir compte de ses douleurs à la tête. Il constata qu’il portait les mêmes vêtements qu’au moment de l’accident. Il partit à la recherche de la salle de toilettes qu’il trouva rapidement. Elle était conçue pour une seule personne, parfaitement désinfecté et extrêmement propre. Il soulagea sa vessie, un geste qui lui parut étrange, comme une action qu’on n’a pas exécutée depuis des mois. Il lui sembla que ça prenait des heures ! 

En se lavant les mains, il s’aperçut dans le miroir. Son visage avait changé. Il s’approcha un peu, se regarda longuement dans les yeux et s’interrogea sur ce qu’il voyait. Il se redressa. Il se sentait bien. Peut-être qu’un repos de trois heures dans un hôpital était ce dont il avait eu besoin ! Mike sortit lentement de la salle de traitement et se trouva nez à nez avec son voisin, qui l’attendait. Il lui serra la main. 

-       Merci Monsieur… euh ? Mike ne connaissait pas son nom. 

-       Je me nomme Hall ! Il était heureux de voir Mike debout et en forme. 

-       Ce n’est rien, Monsieur… Mike l’interrompit. 

-       Appelez-moi Mike, je vous en prie. 

-       D’accord, Mike. Ma voiture est ici. Allons-nous-en chez nous. Mike réagit à l’expression chez nous  et sentit comme un coup de poignard au creux de l’estomac, ce qui lui rappela combien il était déçu. 

-       Oui, d’accord, allons-y. Mike appréciait le service rendu. 

Pendant que Hall allait chercher sa voiture, il signa les papiers puis sortit. Sur le chemin du retour, Mike interrogea son voisin sur l’incident. Tout concordait avec ce dont il se souvenait, excepté les blessures. Est-ce que j’ai imaginé tout cela ? se demanda Mike. 

Mike remercia Hall de son aide et se dirigea vers son appartement. Il ouvrit la porte comme d’habitude, alluma la lumière faible, entra et referma derrière lui. Il fut assailli par des odeurs et des images qui auraient dû lui être familières, mais qui ne l’étaient pas. Même si les dégâts n’avaient pas été nettoyés et que la chaîne stéréo devait être replacée, l’aquarium ne s’était pas brisé comme dans ses souvenirs. Quelque chose n’allait vraiment pas. Il avait l’impression d’entrer dan le logis d’un être démuni à qui il avait offert son aide à remettre de l’ordre. Il promena son regard sur toute la pièce. Cette place ne lui appartenait pas !

Comment avait-il pu le croire d’ailleurs ? Pourquoi était-ce si sombre et si défraîchi ?

Il y a trois heures, ce logement était à lui et, maintenant il avait l’impression qu’il appartenait à quelqu’un d’un autre monde. Qu’est-ce qui se passait ? Mike se rendit compte que sa conscience ne correspondait pas à celle de l’homme qui vivait ici. Ça lui semblait même étranger et inapproprié de dormir ici. Il alla fouiller dans le premier tiroir de son bureau. Il y trouva une carte de crédit dont il n’avait jamais pensé avoir besoin. Le crédit est trop dispendieux. Je n’ai pas besoin de choses luxueuses. Mike inséra la carte dans son portefeuille, s’assura qu’il avait au moins quelques dollars en poche et réunit quelques affaires et des articles de toilette. Puis, il éteignit la lumière avant de partir. Il savait qu’il devrait revenir chercher ses choses et son poisson, mais il décida de donner son avis de départ immédiatement.

Ensuite, il alla chez Hall et lui expliqua ce qu’il s’apprêtait à faire au cas où il y aurait ultérieurement un rapport de police. 

Il prit un taxi et se fit conduire dans une plus belle partie de la vile, puis s’arrêta dans un bon hôtel. Il soupira d’aise en voyant le hall d’entrée luxueusement meublé et agréablement décoré. Voilà qui était mieux ! Il se trouverait un autre appartement demain, après avoir obtenu l’emploi qu’il méritait. Lorsqu’il traversa le hall pour se diriger vers les ascenseurs, les têtes se tournèrent dans sa direction. Sa présence dégageait une vibration positive et attirait l’attention. Croyait-on qu’il était une personne connue, une vedette ? 

Ce n’est qu’une fois étendu sur le lit de sa chambre qu’il commença à se demander ce qui s’était passé. Il se sentait très bien, en paix. Il était absolument certain de pouvoir se trouver un emploi extraordinaire le lendemain, en une seule journée, même à Los Angeles, parce qu’il excellait dans on métier. Il avait hâte d’entreprendre une nouvelle carrière et de donner aux autres et, qui sait, d’avoir beaucoup de succès. Puis un phénomène intéressant se produisit. Il pensa à Shirley, son amour perdu, sans éprouver de douleur. Il ne ressentait aucun remords concernant la perte d’une relation précieuse et ne se sentait pas non plus dans un état lamentable ni obligé de se cacher. Il fit une véritable grimace en se rappelant la personne qu’il avait été. 

Pour l’amour du ciel ! A quoi est-ce que je pensais pour me conduire de la sorte ? Cette femme ne faisait que remplir son contrat. J’ai été aussi responsable qu’elle de toute la situation.

A quoi tenait ce nouveau discours ? Mais c’était vrai ! Mike posa un geste qui l’aurait fait terriblement souffrir il y a quelques heures à peine. Il prit le combiné du téléphone et composa le numéro qu’il connaissait si bien. La sonnerie se fit entendre une fois, puis deux fois et une charmante voix féminine répondit. 

-       Allô ! 

-       Shirley ! Mike était ravi d’entendre sa voix. 

-       Mike ? On ne pouvait en dire autant d’elle. 

-       Ecoute, je voulais simplement s’assurer que tu allais bien et te dire que je suis très heureux de tout ce qui s’est passé. 

-       Mike, est-ce vraiment toi ? Tu sembles différent.

 -       Je veux simplement mettre un point final à notre relation et te souhaiter une belle vie. Tu le mérites bien. Et tu étais vraiment une bonne compagne. 

-       Mike ? Est-ce vraiment toi ? 

-       C’est moi. 

-       Tu as une autre amie ? 

-       Non, Shirley. Je suis vraiment sérieux. Je voulais simplement te dire que tout allait bien et te souhaiter bonne chance dans tout ce que tu entreprendras. Nous nous sommes bien amusés et j’espère que tu garderas un bon souvenir de moi. 

-       Mike, qu’est-ce qui s’est passé ?

-       Je n’ai pas le temps de parler maintenant ; peut-être une autre fois. Au revoir. 

-       Mike, c’est une blague ou quoi ? Mike raccrocha. Il éprouvait un agréable sentiment de sérénité. Il était heureux d’avoir mis un point final à cette partie de sa vie. Le son de sa voix n’avait pas suscité d’émotion négative, seulement un sentiment d’achèvement et de progrès. Il se sentait étrange.

Quelque chose était changé. Il posait des gestes qui n’appartenaient pas à l’ancien Mike. Il ressentait l’énergie du moment et ne s’inquiétait pas de se trouver dans une chambre d’hôtel qui lui coûterait cent dollars. Il  était certain que son prochain emploi lui apporterait l’abondance lui permettant de payer sa note d’hôtel… emploi qu’il n’avait pas encore.

Ce n’était certainement pas l’ancien Mike, mais bien plutôt le Mike « actuel » qui comprenait la confiance en soi et le fonctionnement universel des choses. Il avait l’impression d’avoir vécu une nouvelle naissance. La gamme des sentiments qui animent un homme heureux était en place. Des frissons traversaient son échine et il savait en quelque sorte ce que ça signifiait. Il se dirigea vers la porte de sa chambre et l’ouvrit. De l’autre côté, prêt à frapper, il trouva son ami John. 
-       Bonjour John, lui dit Mike en le serrant. 

-       Comment as-tu su que j’étais là ? lui demanda John d’un air perplexe. 

-       L’intuition, je suppose, Mais entre. 

-       Tu n’es pas facile à trouver. J’ai entendu parler de ce qui t’était arrivé à ton appartement et je suis venu aussi vite que j’ai pu. Ton voisin m’a dit que je te trouverais ici. Ça va ? Et ta tête ? Pourquoi n’es-tu pas chez toi ? Qu’est-ce donc cette histoire d’hôtel ? 

Mike leva la main en signe d’interruption et sourit à John. 

-       John, ma tête est parfaite. Et je n’ai plus rien à faire dans ce trou. Ni au travail, d’ailleurs. Nous le savons tous les deux.

John était renversé. Il avait toujours cru que Mike s’en tirerait très bien, mais il ne s’attendait pas à une si rapide transformation à la Superman. 

-       Mickael, que s’est-il passé ? Tu es vraiment différent. 

-       Je sais. Je ne peux te dire pourquoi, mais j’ai appris tellement de choses ! Et je me sens bien, en paix et plein d’énergie. John écoutait sans rien dire. 

-       Je t’offrirais bien quelque chose à boire, mais je viens à peine d’arriver. Tu viens manger avec moi ? 

-       Tu veux dire au restaurant ? 

-       Oui, je t’invite. 

-       Bien sûr ! dit John en regardant Mike avec attention. Comme tu as changé. 

Les deux hommes quittèrent la petite chambre et se rendirent dans un restaurant de l’hôtel. John écouta Mike l’entretenir de tout, excepté de son rêve. Il mentionna sa conversation avec Shirley, et cause de ses projets d’emploi et de sa nouvelle perspective de la vie. Mike parla avec animation du triomphe de la vérité et de l’établissement de la paix par le pardon et l’honnêteté. Les choses qu’il avait jusque-là critiquées, il en parlait maintenant avec douceur, tout en nuances. Il discourut sur le fait que l’être humain n’avait pas à accepter ce qu’il lui était transmis et qu’il pouvait créer sa propre réalité. John ne disait rien. Pétrifié, il laissa Mike parler et parler tout au long du repas copieux suivi d’un dessert et d’un café. Il avait l’impression d’assister à une conférence sur le mieux-être qui, d’ailleurs, lui faisait beaucoup de bien. Tout ce qu’il entendait était bien inspiré. Il réussit enfin à placer un mot pendant que Mike avait la bouche pleine. 

-       Mike, as-tu vécu une expérience de vie après la mort ou quelque choses d’approchant ? John était sérieux. La veille, Mike était lui-même prêt à devenir itinérant et à souffrir en toute connaissance de cause. 

-       Non, John, je crois que j’ai eu une expérience de VIE APRES LA VIE.

Les deux hommes éclatèrent de rire, ce qui libéra la tension. Malgré l’aspect comique de la situation, Mike s’interrogeait aussi sur ce qui s’était vraiment passé. Il n’était pas convaincu de la réalité de sa vision, mais il se sentait tellement bien. John ne voulait pas partir. Il était conscient de profiter de l’énergie que dégageait Mike. Il avait maintenant le désir de chercher aussi un nouvel emploi. Mike l’avait convaincu de sa véritable valeur et John en avait convenu. Il était animé par l’enthousiasme de Mike et par sa nouvelle personnalité positive. C’était contagieux.  Et ces nouvelles pensées élevées ? Là, John était moins certain, mais il n’y avait sûrement pas de mal à les entendre. Il avait l’impression que sa valeur personnelle s’intensifiait. 

En lui souhaitant une bonne nuit, Mike serra John affectueusement, et le geste surprit celui-ci, d’autant plus que c’était la deuxième fois au cours de la soirée. Que se passait-il ? On n’aurait pu souhaiter meilleur ami. Mike paraissait vivre dans un nouveau monde. Il semblait rempli de paix et d’amour pour l’humanité. Dans son bonheur nouveau, il ne portait aucun jugement. Décidément, il était transformé. 

Mickael retourna à sa chambre et s’assit sur son lit. Pouvait-il croire un seul instant que son voyage de rêve avait été réel ? Dans l’affirmative, pourquoi se trouvait-il de nouveau sur terre. Quelque chose clochait. Ce n’était pas comme il avait été prévu. Alors, les apparences sont parfois trompeuses ? Mike sentit une présence étrange mais familière. Son intuition agissait et son corps lui parlait. Mike se leva et se dirigea vers un fauteuil, à l’autre bout de la pièce. Puis, dans un mouvement tout à fait spontané, il ferma les yeux et étendit les mains avant de parler cérémonieusement à haute voix.




 -       Au nom de l’Esprit, je demande qu’on m’apprenne ce que je dois savoir sur ma situation actuelle. Je la respecte, sans toutefois la comprendre. 

Mike resta silencieux, les yeux fermés. Puis il se produisit une brillante explosion de lumière. Il fut projeté à travers un portail, dans un endroit qui lui était strictement réservé. C’était le sanctuaire intérieur de la communication de Michael Thomas avec l’Esprit, un lieu où il retournerait souvent durant ses méditations. Il y flotta dans l’espace, pleinement conscient de se trouver encore une fois dans son état de « rêve », sauf que ce n’était pas vraiment un rêve.

 -       Non, ce n’est pas un rêve, Mickael Thomas ! Mike reconnut la voix de Blanc. Oserait-il ouvrir les yeux ? Il ne voulait pas quitter cet endroit et savait pertinemment qu’il n’y était  que de passage. Il ne voulait pas se retrouver dans sa chambre d’hôtel avant d’être prêt. La voix du grand ange blanc se fit entendre de nouveau : 

-       tu es tout simplement dans un autre état de réalité altérée. Lequel est le plus réel à tes yeux, Michael ? 

-       Blanc ! S’écria Mike. 

-       oui, Mickael. 

-       Je suis tellement heureux de t’entendre ! dit-il d’une voix remplie d’animation. Je savais que ce n’était pas un rêve.

-       Non, Mickael,  ce n’était pas un rêve. 

-       Que s’est-il passé ? Pourquoi ne suis-je pas au paradis ? Y a-t-il eu une erreur ? Mike était tellement heureux de lui parler encore une fois. 

-       Ouvre les yeux, Mickael. Nous avons de la compagnie. 

 Kryeon, canalisé par Lee Carroll dans le livre LE RETOUR



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